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trouver son équilibre

Sauver l’autre ou se sauver ?

Michel de Montaigne disait : « Il faut se prêter aux autres et ne se donner qu’à soi-même. » On peut avoir l’impression que lorsqu’on aide les autres, quitte à reléguer nos besoins au second plan, on agit telle une héroïne de roman ou une madone religieuse. Une héroïne prête à se sacrifier pour le bien être de son conjoint ou de ses enfants. Une personne gentille qui sauve l’autre au lieu de se sauver elle. Une femme qui accepte ainsi des demandes qui ne lui conviennent pas, mais qui lui permettent de continuer à avoir cette image de « gentille ».

As-tu déjà ressenti ton ego flatté quand tu venais en aide à quelqu’un ? Tu rencontres, par exemple, un homme dépressif et il se trouve que grâce à toi, il sort la tête de l’eau. Wouaouh ! Que de supers pouvoirs ! Bravo !

J’ai, moi-même, eu l’impression d’être ce genre de femme.

Oui mais…

Une fois ta mission entamée sur ces bases, tu dois désormais continuer à être digne de porter ce costume de sauveuse… Ben oui ! Tu ne vas pas t’arrêter au milieu de ta quête !

Pourquoi veut-on sauver le monde ? Et pourquoi on se sacrifie ?

  • Notre enfance est à l’origine de la croyance que, pour être aimée, on doit être gentille, serviable et faire passer l’intérêt de l’autre avant le sien. Et tant pis, si ça ne nous convient pas ! Ce serait vraiment égoïste de penser à soi, non ? Pas facile de se défaire de cette croyance… En fait, derrière ce comportement il y a la peur d’être rejetée, abandonnée, de ne pas être aimée, considérée. On se persuade que l’on est gentille et généreuse, mais en fait, on a juste la trouille d’être nous-même ! Et si tu as eu l’habitude de fonctionner de cette façon toute ta vie, ce n’est pas évident de trouver un autre schéma.

  • Voir l’autre souffrir nous renvoie à notre propre souffrance. Elle est intolérable donc on doit faire quelque chose pour la taire ! En se concentrant sur la souffrance de l’autre, cela permet de ne pas travailler ses propres blessures.

  • D’autre part, des modèles religieux ou littéraires véhiculent une image positive du sacrifice. Que c’est beau le mot sacrifice ! Il vient du latin « sacrum facere », qui signifie « faire ou rendre sacré ». Ainsi, on peut se relier au divin, youhou ! On a l’image de la mère qui se sacrifie pour sa famille, mais on oublie qu’il faut d’abord mettre son masque à oxygène avant d’aider les autres…

  • Fabrice Midal dans son livre Devenez narcissique et sauvez votre peau, souligne que « se sacrifier pour le collectif, le bien commun, est un discours dominant dans nos sociétés ». Il ajoute que, selon la morale chrétienne et kantienne, « Si l’autre souffre, je dois souffrir avec lui – sinon je me sens quelque part coupable, même si je ne suis pour rien dans sa souffrance ».

Entre le manque d’estime de soi, les peurs et les croyances de la société, ce n’est pas si facile de rejeter le modèle de la sauveuse auquel nous avons adhéré !

Quel est le problème dans le fait d’être une sauveuse et de se sacrifier ?

1) Tu vas essayer de combler les vides de cette personne, en faisant des efforts et en t’oubliant petit à petit. Tu n’es pas réellement toi quand tu te plies en 4 pour aider quelqu’un. Et le fait de faire passer les besoins de l’autre avant les tiens, fait que tu t’éloignes de plus en plus de toi. C’est la voie royale pour plus de charge mentale.

2) Tu confonds générosité désintéressée (cool) et ego flatté (moins cool). Soit tu te « sacrifies » (alors que la personne en face n’a peut-être rien demandé), soit tu réponds à la plainte de l’autre. Ton ego se sent valorisé dans cette mission. Et tu espères une reconnaissance (qui ne sera pas à la juste hauteur de tes attentes). Pour Fabrice Midal, « l’obligation d’empathie est un piège ». Si je sacrifie ma vie personnelle pour rester avec  mon conjoint, « non seulement ce sacrifice me ronge, mais en plus il me conduit à attendre de lui qu’il se sacrifie à son tour pour moi. Je me remplis peu à peu de ressentiment ».

3) Si tu commences une relation en voulant sauver quelqu’un, tu risques de rendre l’autre dépendant :

  • Si cette relation ne te convient plus, cela sera compliqué de partir : « Ben non, le pauvre ! Je ne peux pas le laisser. Il ne s’en sortira pas sans moi. » 
  • Ton partenaire pourra prendre l’habitude que tu te comportes d’une certaine façon et tu risques de te voir reprocher toute modification dans ton comportement, si à un moment tu souhaites changer.
  • L’autre peut se déresponsabiliser puisqu’il y a quelqu’un pour le sauver et pour répondre à ses besoins.
  • Qui dit dépendance, dit relation toxique ou chantage affectif. Welcome le duo manipulateur-sauveuse ! C’est du perdant-perdant !

4) Quand on est dans ce schéma de sauveuse, on a du mal à recevoir de l’aide, à accepter les compliments. Encore un déséquilibre.

5) Plus tu fais des choses pour les autres, moins tu sais ce qui est bien pour toi, ce que tu veux et tes envies profondes. Tu risques de ne plus de (re)connaître.

Le sacrifice créé des attentes. Les attentes créent de la frustration et de la colère. Tout cela aura des conséquences sur ton humeur ou ta santé un jour.

Comment arrêter de jouer à la sauveuse ?

  • Comme on pense qu’il faut être gentille pour être aimée, on peut commencer par travailler nos croyances. Pour Fabrice Midal, être narcissique, s’écouter et prendre soin de soi, ce n’est pas « paresse, mollesse et égocentrisme ».

  •  Travailler son estime et son affirmation de soi sera essentiel. Comment ? En acceptant de penser à soi, de ne pas être parfaite, en travaillant sur nos vrais désirs/besoins et en les affirmant. Fabrice Midal nous dit : « Prenez plutôt le temps d’écouter ce dont vous avez besoin, ce dont vous avez envie, ce qui est important pour vous, prenez le temps d’être en paix avec vous pour parvenir à être réellement en rapport avec les autres ». Une fois que j’ai assez d’amour pour moi, je ne me mets plus à faire des choses qui ne me conviennent pas pour obtenir ou garder l’amour des autres.

  • Tu peux trouver un autre moyen de fonctionnement. Au lieu de mettre l’habit de la sauveuse, tu peux juste aider l’autre à réfléchir à son problème. Générosité dans l’écoute mais sans fournir de solution. Arrêter d’attendre quelque chose en retour. « Je peux aider parce que cela me fait plaisir mais pas par devoir coupable. », pour Fabrice Midal. Si le temps et l’énergie que tu consacres à rendre service à quelqu’un est ok pour toi, c’est top ! Mais si tu sens que ce n’est pas le cas, écoute toi !

  • Prendre le risque d’être soi. Pourquoi est-ce risqué ? Etre soi demande du courage car tu seras déloyale envers ta famille, tes amis, tes collègues. Et la solution à ton mieux-être sera peut-être de changer d’environnement, ce qui n’est pas le plus confortable. L’idée est d’être aimée pour ce que tu es et non pour ce que tu fais. Je ne te plais pas parce que je ne m’occupe pas assez de tes besoins ? Ben, tant pis ! Next ! L’avantage, en faisant ce choix, est que tu attireras des personnes qui te correspondront vraiment. Etre soi permet également de garder son énergie, car se tordre pour quelqu’un est fatigant à force…

Fabrice Midal explique que « l’amour n’est pas la dépendance. Il ne consiste pas à avoir « besoin » de l’autre, mais à être heureux avec lui, vraiment et pleinement présent à une relation dont nous nous nourrissons mutuellement ».

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Je te souhaite la bienvenue sur mon blog ! Je suis  Talina,  passionnée par les voyages, la mer, le développement personnel et en quête d’authenticité, de plaisir et de sérénité ! Je m’intéresse à tous les enjeux de la relation à l’autre et notamment la relation amoureuse ou la parentalité mais aussi et surtout la relation à soi. J’ai eu à coeur de comprendre mes vagues émotionnelles et de travailler ma sécurité intérieure pour oser surfer les vagues de la vie au lieu de nager à contre courant de moi-même.  Désormais j’accompagne des femmes déterminées à aller de l’avant à gagner aussi en confiance et à vivre de façon plus sereine. Tu viens surfer avec moi 🏄‍♀️ ? 

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